Le concert en lui même était magnifique le programme : Concerto pour piano n°1 avec Berezovsky au piano et l'orchestre philharmonique de l'Oural dirigé par Dimitri Liss, polonaise d'Eugène onéguine, Danses Polovtsiennes de Borodine, et Francesca da Rimini poème symphonique de Tchaikovsky...
Ce Concert m'a prouvé deux choses, non trois pardon :
La première que l'accoustique de la salle est vraiment extra, on entend tout dans les moindres détails et la résonnance est parfaite...
Deuxième chose , pour moi Tchaikovsky était bien le plus grand compositeur de son époque,
Et enfin dernière chose, que le public de la salle pleyel (le même que celui de l'Opéra de Paris) m'inspire le plus profond dégout....
Revenons sur la musique... Cet orchestre russe m'a confirmé qu'il n'y avait pas mieux que les russes pour les cordes dans les orchestres, c'est magnifique, juste, en place très lyrique et joué avec des tripes...Les vents cet autre chose, je n'aime pas spécialement le son des hautbois et clarinettes russes..
Le concert en général était une grande réussite, Berezovsky est un Dieu et il a joué le concerto avec une vélocité et une force semblable à Martha Argerich... En bis une pièce de Scriabine qui a tout "dechiré"!! l'interprétion du long mais magnifique poème Francesca da rimini était merveilleuse et malgré quelques imperfections dans l'orchestre, on sent que les russes en général ont la musicalité dans le sang et savent exprimer les sentiments les plus profonds, le chef est épatant de force et de contrôle, je n'ai pas decroché une seconde...L'orchestre à donner deux bis, le premier une danse d'un ballet ou d'un Opéra de Tchaikovsky et le deuxième je n'ai pas retenu le nom...
Passons maintenant à ce dégout qui m'a envahi dès mon arrivé salle pleyel...
Vous êtes d'accord, le programme était très "facile", très "populaire", et pourtant...J'arrive dans le hall avec mon jean, mon sweet et mon chapeau sur la tête...La majorité des gens comme je l'attendai sont des bourgeois Parisien qui montrent à l'occasion leurs habits les plus chics, jusque là tout est normal...Mais il y avait quand même 99% de vieux bourges et 1% de jeune de mon âge, mais bon, c'était les petits fils-fille, la descedance quoi...
On s'installe, en attendant que le concert commence, un bourge derrière moi du genre "tout vu tout vécu" raconte tous les concerts qu'il a vu, étale sa culture à n'en plus finir à un groupe de femmes pouponnées comme au XVIIIème à Versailles...Et là je rigole, il commence à se la raconter, genre il connait si bien Chostakovitch, c'est une musique "pas a la porté de tous" mais si "intense", "tenez par exemple la symphonie Leningrad, la 10ème, elle est magnifique..." Et là j'explose de rire et j'avais envie de me retourner pour lui dire, :"hey Leningrad c'est la 7ème, pov' tache..." enfin bon...Les grands bourges aux grands discours qui viennent dans les salles de concert pour se déculpabiliser d'être inculte et hermétique à tout....ça me fait bien rire...
Et puis, une jeune femme de mon âge (une vingtaine d'année), très migonne, paraissant très simple, s'assoit, toute seule à côté de moi....Alors je me dis, c'est pas vrai, sur 2000 personnes les a peu près deux seuls jeunes sont assis à côté l'un de l'autre par pur hasard...Mais je ne crois pas au hasard, alors je me dis il faut que j'essaye de lui parler peut-etre que c'est une fille comme moi qui vient juste là par passion pour la musique et sans à priori, et qui aime Tchaikovsky...: Alors je me tourne vers elle et lui demande très poliment, en la vouvoyant, si elle connaît un peu les oeuvres qui vont être jouées ce soir....Et là, pas un sourire, pas un regard, non, au contraire j'ai eu le droit à un "non", du plus catégorique, du plus dédaigneux, et du plus méprisant de toute l'histoire des "non"!!!!
Avec s'il vous plaît une grimace qui allait avec, comme si elle répondait à un gitan (pourtant j'étais bien rasé! ) ou à un extra-terrestre, ou je sais pas quoi encore....enfin bon, hallucinant
Les lumières de la salle s'éteignent, et les musiciens commencent à entrer sur scène, et là vous me croyez ou pas mais, par "obligation" les gens applaudissent, 5 secondes, le temps que les premiers violons soient rentrés, et puis plus rien, les dernieres cordes et tout les vents en train de rentrer n'ont pas le droit aux applaudiissement, alors, bravant les regards honteux et les "chuts" de cette race si répugnante de bourgeois je m'obstine à continuer à applaudir jusqu'à ce que le dernier musicien soit entré sur scène, je vous le jure, j'étais le seul sur 2000 personnes à continuer à applaudir...
J'ai eu du mal à me plonger corps et âme dans la magnifique musique de Tchaikovsky délivré après sans penser avec tant de dégout à tous ces gens qui ne comprennent rien à rien, qui se croient au-dessus de tout le monde portés par leur orgueil si extrême alors qu'en fait ils ne sont pas plus haut dans la hiérarchie que de simples mouches à m....
Merci Tchaikovsky de m'avoir fait vibré comme ça, merci aux interprètes de l'avoir fait réssuciter mais encore pardon à vous de vous offrir ce public si execrable...
La musique classique à décidemment encore beaucoup de chemins à faire pour parvenir à se détacher de tout ces stéréotypes qui gâchent le plaisir d'être musicien...