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 la comédie

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MessageSujet: la comédie   la comédie EmptyLun 24 Déc - 3:50

La comédie des Droits de l'Homme
Par Michel Fromentoux

Bêlements droits-de-l'hommistes et juteux contrats commerciaux se sont entremêlés durant la visite à Paris du 10 au 15 décembre du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, le tout orchestré selon la flasque liturgie du "politiquement correct"...

Bien peu se sont posé la vraie question. Hormis le fait que le despote d'outre-Méditerranée a souvent soutenu le terrorisme, qu'il est responsable de la mort de cent soixante Français dans un avion d'UTA en 1989, qu'il a récemment maintenu en otage dans des conditions affreuses un groupe d'infirmières bulgares, est-il de l'intérêt de la France, passant sur toutes ces horreurs, d'entretenir des relations avec la Libye, qui occupe une position stratégique en Méditerranée et qui semble vouloir se rapprocher de l'Occident ? Si la réponse est oui, comme le veut le bon sens, elle entraîne une autre interrogation : était-il nécessaire de déployer devant un chef d'État aussi mal élevé tous les fastes de la République, de lui passer tous ses caprices, de le faire entrer de plain pied et sans restrictions dans le concert international ?

Comme toujours, M. Sarkozy a voulu jouer d'esbroufe et de démesure : pour obtenir de grands et substantiels contrats de ventes d'avions, il a comblé d'honneurs le vieux campeur de l'hôtel Marigny (puisque c'est là que le visiteur a voulu planter sa tente...). Mais comme le président de la République excelle toujours à faire cohabiter thèse et antithèse, il a demandé à Mme Rama Yade de se souvenir qu'elle est secrétaire d'État aux Affaires étrangères et... aux Droits de l'Homme ! Les consciences étaient sauves : Nicolas faisait des affaires, Rama faisait de la morale...

Ainsi s'est engagé un ubuesque ballet verbal frisant la surenchère idéologique. La jeune secrétaire d'État a tout de suite mis les pieds dans le plat : « Le colonel Khadafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. » En avait-elle trop dit ? M. Sarkozy semble le lui avoir gentiment reproché, mais il ne l'a pas mise à la porte du gouvernement, car son rôle était bien trop utile pour rassurer les bien pensants. Le colonel Khadafi, qui semble s'être follement amusé durant ce voyage, a voulu en réponse jouer au provocateur, affirmant qu'au cours de son entretien avec M. Sarkozy il n'avait pas été question des Droits de l'Homme. C'était en fait jouer sur les mots, car le président de la République lui avait donné le conseil de « progresser » sur la route desdits Droits, et le colonel était ainsi fondé à penser qu'il était déjà reconnu comme étant sur la bonne voie et qu'il n'avait plus qu'à "progresser"...

Surenchère idéologique
Toujours plus loin dans la provocation, l'ami libyen est allé jusqu'à reprocher à la France de donner des leçons quand elle-même traite, selon lui, si mal les immigrés dans les banlieues... C'est là où l'on voit combien la notion de Droits de l'Homme est ambiguë et peut être mise à toutes les sauces. Elle apparaît la plus belle des choses et se révèle la pire. Parler ainsi de la France qui a laissé entrer les immigrés en masse depuis des années, c'est passer totalement à côté de la question. Nous avons souvent écrit dans ces colonnes que les immigrés ne sont pas victimes du non respect des Droits de l'Homme, mais d'un trop grand respect de cette fausse religion invertébrée au nom de laquelle d'une part on n'a pas su contenir les entrées d'étrangers dans des limites supportables tant pour eux-mêmes que pour les Français, d'autre part on s'obstine à enseigner un individualisme exacerbé qui, divinisant les moindres désirs de chacun, conduit dès l'école à rejeter toute fierté nationale et toute tradition religieuse morale ou familiale, et par contre-coup décourage chez les nouveaux arrivés tout désir de s'intégrer à une société qui se désintègre elle-même et n'a plus rien de grand à donner à respecter ou à aimer. Là est le vrai drame des banlieues, que ne peut pas comprendre M. Khadafi, qui lui, en Libye, met les homosexuels en prison...

Autre provocation du cher ami : devant l'Assemblée nationale, il a déclaré : « Si je suis encore au pouvoir après trente-huit ans, c'est que le peuple le souhaite ! En outre, en Libye, il n'y a pas besoin d'élections puisque c'est le peuple lui-même qui est au pouvoir. » Comme quoi vouloir imposer partout le "modèle démocratique" français revient à manquer totalement du sens de la diversité humaine... Allons plus loin : s'exprimant ainsi, le despote nord-africain n'est pas si éloigné qu'il le semble de l'idéologie des Droits de l'Homme de 1789. Celle-ci, envisageant un Homme de partout et de nulle part, sans racines et sans transcendance, et écrasant sous cette entité abstraite les hommes concrets, les familles, les métiers, les régions, fait depuis plus de deux cents ans le lit de tous les totalitarismes. Robespierre eût pu parler comme M. Khadafi, mais aussi Hitler, mais aussi Staline. On sait qu'au plus fort des atrocités communistes, l'URSS se référait aux Droits de l'Homme dans sa constitution !

Il est évident que cette idéologie vide et débile n'a jamais adouci nulle part les régimes ni les mœurs. Pire, elle a partout servi à donner bonne conscience à ceux qui se permettaient les plus lamentables exactions. Et cela reste vrai de nos jours. Rien n'a jamais remplacé, pour établir dans et entre les nations, un peu de paix et de justice, la foi catholique que Maurras appelait « la seule Internationale qui tienne », « le langage commun aux communications supérieures des hommes ».

Espérons que le séjour parisien de ce provocateur aura fait comprendre aux dévots des Droits de l'Homme l'inutilité de ces débats qui tournent dans l'abstrait et qui ne font jamais avancer la moindre réflexion.

Le droit d'être français
En attendant, ce brouhaha médiatique aura éclipsé presque totalement la forfaiture que, pendant même le cirque khadafien, M. Sarkozy est allé commettre à Lisbonne en cinq petites heures. Là il s'agissait de la France, de son avenir, de son existence. même. D'aucuns diront qu'en signant le fameux mini-traité européen, il a porté atteinte aux Droits de l'Homme, dont l'un des premiers est pour un Français de pouvoir le rester. Mais là encore apparaît le piège de cette notion ridicule. Dès la proclamation de 1789, les Droits de l'Homme et du citoyen ont été les Droits du citoyen en tant qu'Homme et non ceux de l'homme en tant que citoyen. Adhérer à une conception prétendue "universelle" et cosmopolite de l'Homme, c'est donc peu à peu relativiser son appartenance nationale au profit d'une conception élastique de la société à laquelle on appartient. Ainsi est-on mûr, via l'Union européenne, pour le mondialisme.

Après avoir flétri l'image de la France dans le monde en haussant sur le pavois un turlupin mal dégrossi, M. Sarkozy se débarrasse de la France elle-même. Les Droits de l'Homme, eux, restent saufs.


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